La fin du pétrole
Le pétrole est une ressource non renouvelable dont nous sommes extrêmement dépendants. Il est le constituant principal de la plupart des carburants et combustibles. Il s’avère incontournable lorsqu’on parle des engrais inorganiques, des pesticides et du plastique dont l’utilité n’est plus à démontrer.
Cette énergie fossile est partout autour de nous, et ce, malgré toutes les conséquences néfastes de son utilisation sur l’environnement. Nous l’exploitons tellement que nous redoutons l’hypothèse que cette ressource puisse un jour s’épuiser.
L’épuisement des réserves naturelles
La fin du pétrole est redoutée depuis les années 70 et on ne lui donnait plus que 40 ans pour l’épuisement. Les experts prédisaient alors une explosion du prix du baril, annonciatrice de la fin après une période stable de forte production. 50 ans plus tard, malgré une fausse alerte en 2008, la situation de pétrole ne pourrait être meilleure. La production continue de croître suite à la découverte de nouvelles sources ainsi que la mise au point de nouveaux procédés d’extraction.
La compagnie Beyond Petroleum (BP) estime dans ses statistiques annuelles que les réserves pourront tenir encore une cinquantaine d’années. Ces données sont toutefois à relativiser tant la production du pétrole est fluctuante et imprévisible. La mise au point d’un procédé d’exploitation des huiles de schistes et sables bitumineux pour la production de pétrole par les Américains en est un exemple.
Cela nous amène à revoir les estimations de réserves disponibles en pétrole. L’augmentation des parts de pétrole extractibles par de nouveaux procédés et les probables découvertes de nouveaux puits tendent à remettre en cause ces estimations. Ainsi, si l’épuisement de nos réserves est inéluctable, nous n’avons aucune raison de nous en inquiéter pour le moment.
Le pétrole : un poison ?
La fin du pétrole pourrait néanmoins survenir précocement pour des raisons non liées à une pénurie. En effet, l’extraction, la transformation et l’utilisation des produits issus du pétrole sont source de pollution. En fait, ces activités posent des problèmes environnementaux qu’il urgent de régler.
Pollution atmosphérique
Tous les niveaux de la chaîne de production des produits dérivés du pétrole s’accompagnent d’émissions de quantité impressionnantes de composés toxiques. L’extraction et le raffinage du pétrole entraînent l’émission des composés suivants :
- Oxydes de soufre et d’azote,
- Monoxydes de carbones,
- Benzène
- Divers composés organiques volatiles.
Ces gaz sont bien connus pour être à effet de serre et toxiques.
Certaines pratiques contribuent à augmenter les émissions de gaz. C’est le cas du torchage. Ce procédé consiste à brûler le gaz naturel extrait avec le pétrole en l’absence de pipeline pour le récolter. La méthode d’extraction de pétrole à partir des huiles de schistes utilisées par les Américains s’accompagne également d’un rejet important de gaz à effet de serre dont le méthane.
La combustion des carburants dérivés du pétrole, utiles pour l’alimentation des moteurs entraîne l’émission de divers éléments nocifs tels :
- Le dioxyde de carbone,
- Les hydrocarbures mal brûlés,
- Le plomb,
- Les suies,
- Divers minéraux lourds.
Ces composés sont les principaux éléments mis en cause dans le cadre de la pollution atmosphérique. Ils sont également à l’origine de pluies acides affectant la faune et la flore.
Pollution environnementale
Les mers et le sol sont également affectés par l’exploitation de l’or noir. Ainsi, l’extraction du pétrole de schiste par injection d’un liquide de fracturation dans le sol cause la pollution de la nappe phréatique. L’environnement où ces eaux de fracturation sont déversées après usage est gravement affecté. Il s’agit en effet, d’eaux contenant des concentrations anormalement élevées en benzène et en méthane.
Les accidents lors de l’exploitation de gisements pétroliers sous-marins ou du transport de pétrole brut et de produits pétroliers ont également engendré des catastrophes sans pareille: les marées noires. Il s’agit du déversement dans la mer de milliers de tonnes d’hydrocarbures qui seront par la suite ramenés en région côtière par les courants et la marée.
Ces marées noires ont eu des retombées désastreuses sur les écosystèmes marins en asphyxiant le milieu et en entraînant la destruction des fonds marins ainsi que la mort de nombreuses espèces animales et végétales maritimes et terrestres (en zone côtière).
Les déchets plastiques ménagers ou industriels n’étant pas biodégradables sont à l’origine d’une pollution durable de l’environnement. Ces déchets se retrouvent absolument partout, affectant la faune des milieux naturels pollués.
Ne pouvant rester impassibles face à cette dégradation de la nature, les activistes environnementaux et écologiques se sont lancés dans une véritable lutte avec les géants du pétrole afin d’arrêter l’extraction du liquide précieux. Il faut toutefois se demander si nous sommes réellement prêts à mettre fin à l’exploitation de pétrole.
Alternatives au pétrole
Le pétrole et ses produits dérivés font partie intégrante de notre mode de vie. Leurs faibles coûts et leur utilité en ont fait des matériaux incontournables. Pourtant face à un impact environnemental si lourd, trouver des alternatives n’est plus une option.
Sur le plan énergétique, la transition est déjà en marche. Les énergies renouvelables comme l’hydroélectricité et les énergies éoliennes, solaires ou géothermiques sont en hausse de popularité. Elles occupent des parts de plus en plus importantes du marché de l’énergie.
Elles sont présentées comme étant l’idéal en raison du fait qu’elles s’avèrent peu polluantes, bon marché et faciles à produire. Elles ne peuvent permettre, en revanche, de combler le besoin actuel en énergie.
Heureusement d’autres technologies en cours de développement permettront probablement de combler la différence. Il s’agit entre autres de l’énergie de fusion thermonucléaire, de la fission au thorium, des biocarburants, et de l’hydrogène.
Pour le moment, aucune solution ne permet de remplacer valablement le pétrole dans le domaine de l’énergie.
Le processus d’abandon du pétrole devra passer par l’obtention d’une alternative au plastique. Ce matériau semble être irremplaçable en raison de sa polyvalence. Il est en effet:
- Durable,
- Pas cher,
- Facile à transformer,
- Léger,
- Résistant,
- Isolant thermique,
- Facile à entretenir …
Si les emballages plastiques ont pu trouver des alternatives biodégradables (les bioplastiques fabriqués à partir de plantes, les bio polymères synthétiques), remplacer le plastique est encore une autre paire de manches dans le milieu industriel. Cela peut s’observer dans les industries de l’automobile ou de l’électroménager.
Dans la plupart des industries, le plastique s’est imposé en permettant de réduire les coûts de production et d’avoir un produit durable et de qualité. Face à tous ces avantages, aucun industriel n’envisage de passer à un autre matériau. Il en sera d’ailleurs ainsi tant que la menace de l’épuisement du pétrole ne se fera pas ressentir.
L’épuisement des réserves du pétrole n’est pas imminent et, au regard de l’importance des produits pétroliers, leur trouver des alternatives viables ne sera pas chose aisée. La fin du pétrole ne surviendra donc pas dans un avenir proche.
Les problèmes environnementaux nécessitent cependant d’être réglés au plus tôt. Ainsi, il serait intéressant d’envisager une diminution progressive de l’utilisation des produits pétroliers tout en se mobilisant pour la recherche d’alternatives plus viables.
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